samedi 28 avril 2018

Le contrat moral

Alors oui. SORRY.
Je sais. Je n'ai pas écrit ici depuis plus de 6 mois. Vous m'avez sans doute complètement rayée de la carte.
J'ai ouvert plusieurs brouillons d'articles mais je n'ai jamais pris le temps d'en faire un qui ressemblait à quelque chose.  Trop occupée à vivre je crois. (Et à travailler au goulag.)
Dans tous les cas, comme aujourd'hui est une journée qui ressemble beaucoup à un mois de novembre, on dirait que je ne suis partie que 3 semaines! Allez voilà, c'est plié.

J'aimerais aborder avec vous un constat que j'ai fait sur moi-même et qui j’espère, se transpose à beaucoup d'entre nous.
On assure souvent à notre entourage que nous sommes des personnes de parole. Qu'on peut nous faire confiance, qu'on fait toujours ce que l'on promet.
En effet, on fait ça avec autrui, en tout cas quand on est quelqu'un de gentil.
Quand on promet qu'on va aider notre copinou à déménager, on se pointe le samedi matin, frais comme la rosée (en espérant qu'il y a bien une pause syndicale 2h plus tard incluant bière et rillettes).
Quand on promet de surveiller les enfants d'une amie, on s'implique à fond, on fabrique des tours de contröle en coussins, on fait des pizzas en pâte à sel, et on s'arrange pour que la maison soit nickel et les enfants sains et saufs quand on doit les rendre aux parents.
Quand on promet de ne pas répéter un secret, on ne le répète pas (bon ok, sauf Benjamin et moi mais c'est parce qu'on a une pathologie pas encore reconnue, je suis sûre que ça va finir par être identifié, comme la spondylarthrite ou l'endométriose. Vous verrez, on touchera l'AAH pour ça)
Quand on promet de ne pas divulguer de photos compromettantes sur les réseaux sociaux, on s'y tient, on les réserve parfois pour des occasions spéciales ou pour du chantage à la divulgation.
Bref, de manière générale, les gens dotés d'une intelligence sociale sont plutôt des gens fiables avec leurs proches (au moins).

Mais en fait on le fait rarement pour soi.

Moi, je suis la première mytho avec moi-même. Triste constat, je devrais m'en vouloir, et ne plus me parler, mais je me pardonne et je continue de me supporter.

A qui ça n'est jamais arrivé:
 De se dire, au cinéma : "Ok, allez, je ne mange pas tous les popcorns tout de suite, je fais durer pendant le film. Je commence au générique.
-Ouais bon ok, un seul.
-Non allez j'arrête.
-Les bandes annonces, c'est un peu le film déjà...allez, un autre....
-Roh et puis merde allez on s'en fout."
Et au final, le seau de popcorn décède après 10 minutes de film. On a la nausée mais au moins, le presque coma hyperglycémique nous fait apprécier n'importe quelle bouse à l'écran.  C'est alors que le bruit des autres qui fouillent dans leur paquet comme s'ils étaient en doctorat d'archéologie nous agace. Ben oui, il leur en reste à eux.

A qui ça n'est jamais arrivé:
Un vendredi soir, de se dire "Oh chouette, demain il fait méga beau, je me réveille tôt pour profiter au maximum du weekend.", s'endormir paisiblement à 22h (oui j'ai une vie de dingo) et puis éteindre son réveil à 9h30 (qui sonne toutes les 9 minutes depuis 45 minutes)...... et ouvrir finalement l’œil à 11h37, avec une once de culpabilité...Evidemment, le phénomène se reproduit souvent le lendemain matin. Le pire étant qu'on y croit la veille, on se dit qu'on en est capable, qu'on aura la motivation pour sortir du lit, et pour croquer son samedi comme un adulte responsable.
Evidemment, cette vérité ne concerne que les bienheureux sans descendance mouhahaha.

A qui ça n'est jamais arrivé:
De se fixer un budget shopping pour une après midi parce que c'est loin d'être la joie niveau finance (toi même tu sais, tu le connais le petit texto de ta banque :"Bonjour, la situation de votre compte mérite votre attention") et au final, ressortir avec 5 sacs full, parce que clairement, c’étaient des affaires en Or, il y  avait des réductions dingues. Alors qu'on sait tous qu'il y a tous les 15 jours des reducs dingues dans les magasins.

A qui ça n'est jamais arrivé:
De se dire "Allez, je bois un verre et à minuit je suis dans mon lit". Et au final, à 4h du matin tu tournes à la Vodka Red bull en dansant sur "Womanizer". C'est le lendemain, quand il faut aller travailler que tu regrettes. T'es "dead inside", tu vois la vie comme un film 3D sans lunettes et ton sonotone est déréglé visiblement.  Et puis clairement tu fais de la bouse au travail. T'es en survie, on va pas non plus te demander d'être efficace.

A qui ça n'est jamais arrivé:
De bloquer devant un écran, en faisant défiler au choix: des photos instagram, des vidéos youtube ou des robes sur un eshop, et de se promettre, "Allez, à 22h43 j'arrête...
-Ok non, 45
- Bon ok, à 22h50 c'est un chiffre rond."
Et bim bam boum, il est 1h du matin.
On a les paupières en crise d'épilepsie, on a des fourmis dans les mains,des crampes dans les pouces, et on a ingurgité suffisamment de luminosité pour ne pas réussir à s'endormir avant 3h du matin.

Je crois que je pourrais continuer longtemps.
On n'est pas fiable avec soi-même au quotidien. On se fait avoir par nous même.
C'est cho quand meme.
Et donc....c'est comme ça que...
Malgré le contrat signé avec moi-même en janvier m'interdisant un tel acte pour 2018,
malgré la culpabilité qui me ronge par rapport à l’écologie,
malgré mon avis sur le consumérisme moutonneux....
J'ai changé de téléphone.
Alors que le précédent fonctionne.
Pour un truc beaucoup trop cher, beaucoup trop gros, et qui va me faire encore plus de crampes aux pouces.

SHAME ON ME.
Enfin, en vrai, je kiffe.
 Et je me dis la fameuse phrase qui sauve dans n'importe quelle situation de non tenue de parole :
Oh et puis merde, on n'a qu'une vie. 









5 commentaires:

  1. c'est aussi pour moi la promesse de ne plus manger un petit gâteau avant d'aller me coucher, d'arriver à raccrocher quand les plateformes téléphonique appelle (je n'y arrive toujours pas et Carole c'est pire), mais aussi arrêter de regarder koh lanta (bon ben là avec le choc de héros j'ai replongé), mais bon ... la vie est trop courte

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  3. Au final, tu décris nos imperfections d'êtres humains. Nous planifions des objectifs, nous fixons des limites, nous voulons être conformes à nos valeurs... Fiables envers nous-même, donc. Tout est une question de curseur ! Si nous devenons trop exigeants avec nous-mêmes, on finit par en souffrir ou faire souffrir l'autre...
    Alors, oui nous perdons le contrôle, de temps en temps. Mais c'est vital.

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  4. Je valide toutes ces déceptions auto-infligées, mais je crois que tu en as oublié une de taille.
    A qui ça n'est jamais arrivé :
    Au supermarché tu repères enfin le bon petit paquet de chips pour ton pique-nique. Mais tu aperçois le format familial juste à côté pour seulement 30 centimes de plus.
    - Allez, j'embarque le familial, j'économise de l'argent et il m'en restera pour le pique-nique de demain.
    On sait tous que, familial ou pas, un paquet ça se mange intégralement. Les chips molles le lendemain c'est moche.

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  5. ahahahahah mais trop ! le coup d'instagram c'est aussi pour ça que régulièrement je le supprime, ça me rend débile.

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