mardi 21 mai 2013

Réflexion philosophique du dimanche après-midi (entre le thé et l'apéro)

Sophie est une amie que j'ai depuis le lycée. Elle ne s'appelle pas tout à fait Sophie, mais moi j'aime l'appeler comme ça. Elle est en effet pourvue d'une grande sagesse (et d'un grand cynisme...comment ça ça va ensemble?). 
Sophie m'a dit la semaine dernière :"Tu devrais écrire des articles un peu moins légers, un peu plus sur l'actualité, la vie, l'amour, l'amitié. Un peu comme Carrie Bradshaw".
J'ai d'abord rigolé, car je n'ai absolument rien de Carrie B. , ni son nez, ni ses chaussures, ni sa vie sexuelle débridée, si son appart à Manhattan. (En fait, j'ai deux choses en commun avec elle : des amies cinglées et un  blog.)
Et puis je me suis dit pourquoi pas. Pourquoi pas partager ici mon avis sur des thèmes plus profonds que les couvertures en crochet ou William Carnimolla.
Alors cet article sera un test. Si vous n'aimez pas et que vous préférez que je raconte mes pitreries, il suffira de me le dire en commentaire.

Comme je ne suis pas du genre à faire les choses à moitié, je vais vous parler de mon point de vue sur la religion (oui rien que ça). Je n'ai pas la prétention d'expliquer quoique ce soit à quiconque, ou de faire la leçon à certains, je vais juste exprimer ma façon de voir les choses, afin de préciser à certains pourquoi j'ai posté tel ou tel article sur Facebook, pourquoi j'ai plaisanté sur ça ou ça, pourquoi je tacle certains etc.
Oh purée je sens le potentiel chiant de cet article avant même d'être rentré dans le vif du sujet. (Non mais restez, je vais essayer d'être un peu drôle pour dédramatiser...)

Mes parents m'ont fait baptiser quand j'avais environ 1 an. Ils n'étaient pas pratiquants à cette époque (ne le sont toujours pas), mais c'était "comme ça", on faisait baptiser ses enfants, on portait des jeans 501 délavés  et on faisait installer une cuisine en chêne.

Et puis, tout naturellement, j'ai été inscrite au catéchisme.
 Premier traumatisme : moi, en grande dormeuse, me lever le mercredi matin pour aller au "caté" alors que c'était le seul jour de la semaine où je pouvais récupérer de mes soirées à veiller devant les téléfilms de france 2. (Oui, la rigueur n'était déjà pas une qualité présente chez mes parents : alors que mes camarades se couchaient à 20h30 en primaire, moi je restais avec les parents jusqu'à 22h...)

Deuxième Traumatisme : la pièce du presbytère dans laquelle avaient lieu les cours ne disposait que d'un mini hublot au milieu du mur. Il n'y avait donc comme lumière naturelle que celle de la porte vitrée et de ce trou à mi hauteur d'un mur. Comme c’était la maison du curé, il n'y avait pas de chauffage (moi non plus je ne vois pas le lien mais c'est ce qu'on me répondait à l'époque...genre tu vis aussi dans la chasteté de la chaleur).Et au plafond, une ampoule de bébé pendait. Pour vous donner une idée de l'ambiance :

Mis à part ça, j'ai tout de même passé de chouettes années: j'avais mes copines, on faisait des sorties, on mangeait des bonbons...bref, de fil en aiguille, je suis allée jusqu'à la confirmation (genre la 3ème communion, celle réservée à ceux qui ne lâchent pas l'affaire après avoir amassé la thune de la communion que tu fais en 6ème). Mais jamais, pendant ces années de dévotion je n'ai porté un intérêt pour ce qu'on m'apprenait. Je savais très bien que Dieu et sa suite ce n'était qu'une grosse supercherie mais finalement j'étais plutôt d'accord avec les valeurs qui était véhiculées. Des valeurs humaines nobles au final genre la tolérance, le partage blabla. Donc forcément, à moins d'être psychopathe, t'es d'accord.

Quelques années plus tard, au lycée donc, Sophie m'a dit un jour "Non mais de toute façon la religion, moi je suis contre, ça ne sert à rien et ça ne crée que des emmerdes." A cette époque là, je regardais Kaamelott, alors je me suis contentée de lui répondre "C'est pas faux". Et puis j'ai laissé, j'ai mis de coté ces questionnements sur la religion parce que j'avais d'autres trucs à faire, genre me trouver un avenir ou boire de la bière.

Ce sont plusieurs éléments pas du tout en lien qui m'ont faite arriver à dire aujourd'hui "Non mais seriously?". Il y a eu par exemple mon voyage au Congo et la "corruption religieuse" omniprésente, des familles qui se déchiraient sous couvert de convictions religieuses naissantes, des personnes rejetées par leur entourage croyant car elles avaient commis l'erreur d'assumer leurs choix, "La mauvaise éducation" d'Almodovar etc. 
En gros, les valeurs si souvent écrites, dépeintes, chantées, psaumées, tout ce que vous voulez, ont été complètement zappées dans ces situations que j'ai pu observer ou dont j'ai eu le retour d'expérience. 
Et ça résume bien mon point de vue : la religion, pour moi, c'est le fondement même de l'hypocrisie. Et ce pour deux raisons distinctes.

En fait, j'ai du mal à considérer la foi en un être suprême comme une force, ou comme un moyen de construire sa vie.  Pour moi, c'est hypocrite voire lâche de considérer qu'une entité divine conduise nos actions, ou même en soit responsable. Personnellement, pour avancer dans la vie et en profiter un maximum, sans regretter mes choix, je fais confiance à mes amis, ma famille mais surtout à moi. Et si ça merde, ben je m'en prends à moi. 

Alors j'imagine, peut être à tort, que avoir foi en un Dieu tout puissant, ou en une théière en orbite autour de saturne est en fait l'expression d'un manque terrible de confiance en soi. Sauf que pour arranger ça, je suis convaincue qu'il y a d'autre façons que de prier, jeûner ou même postuler pour un noviciat.

La deuxième raison pour laquelle je considère la religion comme une vaste hypocrisie, qui me met particulièrement hors de moi c'est cette façon qu'ont les croyants de s'approprier les textes religieux et d'en faire une lecture qui les arrange particulièrement. On m'a dit souvent : "Ah non mais tu sais, moi , je sais bien qu'Adam & Eve c'est une légende, je n'y crois pas vraiment". Je répondais souvent à ça "Ah ben Merci Jesus quoi" (Expression que j'aime employer malgré tout). Sauf que ces même personnes te disent que le mariage c'est fait pour faire des gamins à tire-larigot parce que chaque petite graine qui prend c'est le cadeau de Dieu et que donc, la contraception c'est interdit par les textes sacrés. 
NON MAIS ALLO. (Pardon mais je trouve ça tellement adapté.) C'est comme si tu décides de rouler à 30 dans une zone à 30 km/h parce que tu penses que c'est normal et respectueux pour le voisinage mais par contre tu t'autorises 2g d'alcool par litre de sang parce que tu penses que c'est surfait la sobriété au volant.
A un moment donné faut choisir quoi. 

Mais à la limite, tu ne choisis pas, tu fais comme bon te semble chez toi, tu vis ta vie de dévot comme tu l'entends en adoptant les préceptes que tu veux, moi ça me va, chacun est libre. Moi par exemple chez moi je mange des Pringles crème/oignons à 16h avec une tartine de Nutella. C'est absurde, mais je n'oblige pas la terre entière à tenter ce sucré/salé pour le moins étonnant. Sauf que le problème récent que me pose les croyants c'est justement d'utiliser leur foi et leurs écrits de référence comme support pour une lutte acharnée contre l'évolution des moeurs d'une société. (Comprendre les cathos qui sont contre le mariage gay, parce que oui, c'est là que je veux en venir). 
Attention, je ne dis pas que tous les cathos/musulmans/juifs/ce que vous voulez sont contre le mariage pour tous, ni que tous les anti-mariage pour tous sont cathos/musulmans/juifs/ce que vous voulez . 
Je parle encore une fois de mon expérience personnelle et des débats houleux que j'ai pu avoir ces derniers mois.
Car au fond, si on doit trouver un intérêt à la foi genre si on se force, ne serait-ce pas celui de rassembler les hommes, et évoluer vers un monde meilleur, vers l'égalité? Parce que quitte à croire à un truc, autant que ce soit à des licornes dans des arc-en-ciel plutôt qu'à des blattes dans une bonde d'évier non? 
Ben j'ai l'impression que la religion elle aime bien les bondes d'évier.

Alors certes je réduis, je vois déjà le commentaire de certains "Mais tu parles des extrémistes blabla". Ouais, moi aussi c'est ce que je pensais. Mais en  fait, plus ça va plus je me rends compte que tu es vite extrême dans la foi. Et c'est ça qui me dérange. 

Bon, voilà. Je crois que j'ai exprimé mon point de vue... J'attends vos avis, toussa toussa...
En vrai c'est vachement dur d'écrire un article sérieux quand on a la connerie ancrée. 


dimanche 12 mai 2013

2006

Mea Culpa, ça fait près de 2 mois que je n'ai rien posté ici.
Une chose relou en entrainant une autre, je n'ai pas vu le temps passé.
Mais je reviens, en trombe, ne ratant pas l'occasion de rebondir sur l'article de Ginie qui écrit une lettre à celle qu'elle était à 16 ans.....
Alors allons-y , on ferme les portières de ma Delorean virtuelle, et let's go to 2006. (Oui, je suis une jeunette...)

"Chère Pauline (ou Pokine...oui c'est ton surnom il me semble. hum y'a un truc avec les surnoms, 6 ans après tu subis encore),

J'espère que tu vas bien! Je sais que tu ne laisses pas beaucoup les gens parler avec ton souci de diarrhée verbale livrée avec tes boutons sur le front,  mais il va falloir m'écouter bichette, j'ai quelques conseils pour toi.

Tout d'abord, félicitations, tu as effectué cet acte courageux de changer de classe en cours d'année. Oui, tu as raison, tu es une fille si ouverte, si créative, si réfléchie...la première S ce n'était clairement pas fait pour toi. Tu es beaucoup mieux en L. En plus avec un peu de chance, à la fin du lycée tu auras appris à jongler et cracher du feu. Et puis en plus, entre nous , à quoi ça te servirait un bac S....franchement, vu que tu vas être journaliste. Oh Wait. A ce propos. J'ai une mauvaise nouvelle pour toi. D'où je t'écris, les voitures ne volent pas mais en revanche tu n'es pas sur le point d'être diplômée de Sciences Po ou d'un truc du genre. J'ai le regret de t'annoncer que si reporter tu dois devenir, ça sera reporter des selles liquides, envoyée spéciale du recueil des urines sur 24h. Si d'Ingrid Betancourt tu dois suivre la trace, sache que tu seras otage d'une maison de retraite ou encore d'un hôpital psychiatrique. Alors, tu as trouvé quel métier tu t'apprêtes à exercer? Petit indice, tu vas voir celle du lycée environ une fois par semaine, le vendredi matin, quand tu as ce terrible mal de ventre avant tes 2 heures de Badminton...

Dernière chose à propos des cours. Tu peux arrêter de faire semblant de suivre en cours de Portugais, et ce pour 3 raisons : 
- Elle vous mène en bateau Mme V., jamais y'aura de voyages au Brésil l'année prochaine.
- Tu vas te manger une note merdique au bac alors que tu auras tout bien travaillé.
- Tu vas te rendre compte, en 2011, en entendant une chanson insupportable nommée "Ai seu te pego" que tu as absolument tout oublié de cette LV3 chère à ton cœur.

Parlons mode un peu... alors, je vais peut être te sembler abrupte, mais je te demande de cesser tout de suite de porter ces 2 converses de 2 couleurs différentes.  Une chaussure verte, une chaussure jaune, ce n'est pas original/hippie/toubab/cool, c'est ridicule. Et mis à part cultiver ta ressemblance avec Ronald McDonald, ça ne t'apporte rien. True Story. (Tu comprendras bientôt la référence).

Je voudrais à présent te donner un conseil. Toi et moi on sait bien que tu as de grandes lacunes cinématographiques. C'est la faute des parents. Mais par pitié, va louer des DVD (et profite tant que ce genre de commerce existe) et regarde les classiques...Vraiment, c'est pour ton bien. Il se trouve que tu rencontreras des personnes qui te moqueront en public car tu n'as jamais vu "Kill Bill", ou "Rox et Rouky".

Enfin, je voudrais aborder avec toi le sujet des réseaux sociaux. Tu ne sais pas encore ce que c'est. En gros, c'est Skyblog et Msn réunis, qui forment un espèce de truc dont tu ne pourras pas te passer dès que t'y auras goûté. Alors vas y, sors, profite des fleurs des champs, appelle tes amis, écris avec des stylos, fais des albums photos car tout ça va finir par disparaitre de ton emploi du temps....

Allez, bon courage. Tu as fait le plus dur! Nan j'déconne.

Pauline Mc fly
Ps : Aussi étonnant que ça puisse paraître, Ingrid Betancourt va être libérée. 
Ps bis : Supprime moi ce skyblog."
Voilou...
Alors non, jamais je vous mets l'adresse du skyblog, ça c'est clair et net.
Mais je vous offre quand même un petit dessert : la moi de 2006 :