vendredi 24 août 2018

Pic et Pic et Colégram

Bonjour petit coquillage échoué,
Aujourd'hui je reviens, et contrairement aux apparences du titre, pas du tout pour te parler de comptines d'enfant façon Montessoriche (parce que je n'ai pas d'enfants et aussi parce que je n'en ai rien à secouer).
Non, je viens te parler d'Instagram.
J'ai un compte Instagram depuis Avril 2012.
Pour les néophytes, Instagram est une plateforme ou tu postes une photo avec une légende.
Tu mets ce que tu veux, tes vacances, ton amoureux, tes poils d'aisselles, ton verre de jus d'orange, tu mets des hashtags, et t'attends les likes et les commentaires.
Au début, ce petit réseau social si chou était quasi confidentiel, on y retrouvait des photos de gens qu'on ne connaissait pas spécialement, on découvrait les hashtags et les jolies photos de couchers de soleil et de burgers.
En 6 ans d'utilisation ça a bien changé.
Déjà, mon utilisation a bien changé.
Avant je me contentais de regarder les photos de mes "amis" et je publiais des photos de mon chat ou de mon vernis à ongles. Mon utilisation était quasi quotidienne.
Aujourd'hui, c'est devenu une véritable addiction, j'y passe beaucoup plus de temps que sur Facebook par exemple, et j'y vais minimum 3/4 fois par jour, pour "scroller" à longueur de temps. Il y a une catégorie "découverte", complètement envoûtante qui consiste à nous montrer les photos que nous sommes susceptibles d'apprécier.
Parfois, après une heure à regarder des chaumières anglaises toutes identiques, je me rends compte du temps que je perds passe sur mon téléphone à regarder la vie des gens mise en scène.
Car oui, avec les années, c'est devenu une gigantesque mise en scène.
Les comptes populaires ne reflètent absolument pas la vraie vie, certains utilisateurs avouent même passer des heures entières à retoucher une photo pour qu'elle colle parfaitement à leur style.
Les marques ont envahi le réseau, soit par des pubs, soit par des partenariats avec des personnes très suivies comme des blogueurs populaires ou des zouz de la tvréalité..
C'est insupportable. Clairement.
C'est pour cela d'ailleurs que personnellement je suis abonnée à très peu de comptes. Je me contente de gens essentiels.
Après, je ne te le cache pas, ça m'amuse très fort tout ce que je découvre à mes heures perdues...
Alors, comme tu avais bien aimé ma revue de presse de Biba, je me suis dit que peut être un petit "Crème de la crème" d'Instagram te plairait bien.
Sur Instagram on trouve...

De la bouffe
En veux-tu en voilà, du plus raffiné au moins ragoutant. Preuve en image

Un petit boudin aux épinards ( deux terreurs d'enfance réunies)

Un ragout non identifié, je conseillerais quand même un petit smecta en prophylaxie 

De la tartelette jolie, sans doute vegan (donc plus jolie que bonne).
Sur Instagram on trouve aussi ...
De la déco, des interieurs tout à fait réalistes...
Cette cuisine où apparemment personne ne cuisine

Cette salle de bain où je pense personne ne se lave ( il n'y a pas de tapis de bain j'te f'rai dire)

Cette chambre d'enfant où à mon avis aucun enfant ne vit
Sur Instagram on trouve...

Des citations assez faciles
Moi aussi je peux le faire citer du Orelsan et écrivant comme une CM1

Ensuite, il y a quelques célébrités qui postent des photos qui valent leur pesant de cacahuetes... Je t'en ai mis 2 choisies au hasard ...
Sylvie Tellier, au reveil ( !?!) en train de naturellement tâter si l'eau est tiède

Et... Afida Turner, en partenariat rémunéré avec Post-it, qui aime tellement son image qu'elle met 2 fois cote à cote la même photo. On adore.

Sur Instagram on trouve aussi...
Du Sport à foison, de la méditation, du health, du wealth bref du culpabilisant...
Une fille souple qui fait du stop dans les calanques

Une fille pas souple dans son jardin du 93 (private joke pardon)
Sur Instagram, on rigole aussi, moi j'adore les vidéos d'animaux par exemple. Mais il y a aussi des montages drôles où des mots d'esprit cocasses ...


Sérieusement, ces chiens dans la bouffe me font mourir de rire.

On retrouve aussi...
De l'artisanat
La derniere collec' Genevieve Lethu qui fait pas l'unanimité
Sur Insta on peut tomber aussi sur...
Une ode à la nature et à la culture de la terre

Un monsieur content de son ail

Une dame qui fait un câlin à du céleri

Et pour finir, parfois, sans rien demander  à personne, apparaissent dans ton fil d'actualité des photos surprenantes, atypiques, esthétiques aussi intrigantes que...malaisantes.
Meme la vache a l'air mal à l'aise


Alors, t'es convaincue? 
Allez viens, inscris-toi!
@Instapaulichou

samedi 28 avril 2018

Le contrat moral

Alors oui. SORRY.
Je sais. Je n'ai pas écrit ici depuis plus de 6 mois. Vous m'avez sans doute complètement rayée de la carte.
J'ai ouvert plusieurs brouillons d'articles mais je n'ai jamais pris le temps d'en faire un qui ressemblait à quelque chose.  Trop occupée à vivre je crois. (Et à travailler au goulag.)
Dans tous les cas, comme aujourd'hui est une journée qui ressemble beaucoup à un mois de novembre, on dirait que je ne suis partie que 3 semaines! Allez voilà, c'est plié.

J'aimerais aborder avec vous un constat que j'ai fait sur moi-même et qui j’espère, se transpose à beaucoup d'entre nous.
On assure souvent à notre entourage que nous sommes des personnes de parole. Qu'on peut nous faire confiance, qu'on fait toujours ce que l'on promet.
En effet, on fait ça avec autrui, en tout cas quand on est quelqu'un de gentil.
Quand on promet qu'on va aider notre copinou à déménager, on se pointe le samedi matin, frais comme la rosée (en espérant qu'il y a bien une pause syndicale 2h plus tard incluant bière et rillettes).
Quand on promet de surveiller les enfants d'une amie, on s'implique à fond, on fabrique des tours de contröle en coussins, on fait des pizzas en pâte à sel, et on s'arrange pour que la maison soit nickel et les enfants sains et saufs quand on doit les rendre aux parents.
Quand on promet de ne pas répéter un secret, on ne le répète pas (bon ok, sauf Benjamin et moi mais c'est parce qu'on a une pathologie pas encore reconnue, je suis sûre que ça va finir par être identifié, comme la spondylarthrite ou l'endométriose. Vous verrez, on touchera l'AAH pour ça)
Quand on promet de ne pas divulguer de photos compromettantes sur les réseaux sociaux, on s'y tient, on les réserve parfois pour des occasions spéciales ou pour du chantage à la divulgation.
Bref, de manière générale, les gens dotés d'une intelligence sociale sont plutôt des gens fiables avec leurs proches (au moins).

Mais en fait on le fait rarement pour soi.

Moi, je suis la première mytho avec moi-même. Triste constat, je devrais m'en vouloir, et ne plus me parler, mais je me pardonne et je continue de me supporter.

A qui ça n'est jamais arrivé:
 De se dire, au cinéma : "Ok, allez, je ne mange pas tous les popcorns tout de suite, je fais durer pendant le film. Je commence au générique.
-Ouais bon ok, un seul.
-Non allez j'arrête.
-Les bandes annonces, c'est un peu le film déjà...allez, un autre....
-Roh et puis merde allez on s'en fout."
Et au final, le seau de popcorn décède après 10 minutes de film. On a la nausée mais au moins, le presque coma hyperglycémique nous fait apprécier n'importe quelle bouse à l'écran.  C'est alors que le bruit des autres qui fouillent dans leur paquet comme s'ils étaient en doctorat d'archéologie nous agace. Ben oui, il leur en reste à eux.

A qui ça n'est jamais arrivé:
Un vendredi soir, de se dire "Oh chouette, demain il fait méga beau, je me réveille tôt pour profiter au maximum du weekend.", s'endormir paisiblement à 22h (oui j'ai une vie de dingo) et puis éteindre son réveil à 9h30 (qui sonne toutes les 9 minutes depuis 45 minutes)...... et ouvrir finalement l’œil à 11h37, avec une once de culpabilité...Evidemment, le phénomène se reproduit souvent le lendemain matin. Le pire étant qu'on y croit la veille, on se dit qu'on en est capable, qu'on aura la motivation pour sortir du lit, et pour croquer son samedi comme un adulte responsable.
Evidemment, cette vérité ne concerne que les bienheureux sans descendance mouhahaha.

A qui ça n'est jamais arrivé:
De se fixer un budget shopping pour une après midi parce que c'est loin d'être la joie niveau finance (toi même tu sais, tu le connais le petit texto de ta banque :"Bonjour, la situation de votre compte mérite votre attention") et au final, ressortir avec 5 sacs full, parce que clairement, c’étaient des affaires en Or, il y  avait des réductions dingues. Alors qu'on sait tous qu'il y a tous les 15 jours des reducs dingues dans les magasins.

A qui ça n'est jamais arrivé:
De se dire "Allez, je bois un verre et à minuit je suis dans mon lit". Et au final, à 4h du matin tu tournes à la Vodka Red bull en dansant sur "Womanizer". C'est le lendemain, quand il faut aller travailler que tu regrettes. T'es "dead inside", tu vois la vie comme un film 3D sans lunettes et ton sonotone est déréglé visiblement.  Et puis clairement tu fais de la bouse au travail. T'es en survie, on va pas non plus te demander d'être efficace.

A qui ça n'est jamais arrivé:
De bloquer devant un écran, en faisant défiler au choix: des photos instagram, des vidéos youtube ou des robes sur un eshop, et de se promettre, "Allez, à 22h43 j'arrête...
-Ok non, 45
- Bon ok, à 22h50 c'est un chiffre rond."
Et bim bam boum, il est 1h du matin.
On a les paupières en crise d'épilepsie, on a des fourmis dans les mains,des crampes dans les pouces, et on a ingurgité suffisamment de luminosité pour ne pas réussir à s'endormir avant 3h du matin.

Je crois que je pourrais continuer longtemps.
On n'est pas fiable avec soi-même au quotidien. On se fait avoir par nous même.
C'est cho quand meme.
Et donc....c'est comme ça que...
Malgré le contrat signé avec moi-même en janvier m'interdisant un tel acte pour 2018,
malgré la culpabilité qui me ronge par rapport à l’écologie,
malgré mon avis sur le consumérisme moutonneux....
J'ai changé de téléphone.
Alors que le précédent fonctionne.
Pour un truc beaucoup trop cher, beaucoup trop gros, et qui va me faire encore plus de crampes aux pouces.

SHAME ON ME.
Enfin, en vrai, je kiffe.
 Et je me dis la fameuse phrase qui sauve dans n'importe quelle situation de non tenue de parole :
Oh et puis merde, on n'a qu'une vie.