samedi 12 novembre 2016

La douceur incarnée

Dans le précédent article (qui date de 1200 ans), je t'avais dit qu'un jour je te raconterais l'histoire de "La Douceur incarnée". 
Bon, c'est maintenant on dirait.
En effet, il semblerait que je ne sois pas prête de dormir compte tenu de ma pêche d'enfer à 23h, et ce malgré l'accomplissement religieux de ma routine pré-sommeil quotidienne. ( A savoir : Regarder 2 épisodes de Friends/ Zoner 30 minutes sur le Bon Coin/ Mettre mentalement au point ma tenue de demain.)
Assez de digression.
Il y a 2 ans environ, je quittais (pour la première fois...car j'ai fait un rappel) mon job que j'aimais d'amour et des collègues que j'aimais d'amour (bon, pas tous). A cette occasion, on m'avait organisé une fête de départ surprise (ou presque) ; il y a eu un discours trop chou,  des cadeaux, du Coca Zero et des rochers coco, bref on approchait la perfection. 
[A ce moment précis tu te demandes sans doute où je veux en venir avec mon histoire d'il y a deux ans dont tout le monde se fout. Mais attends un peu, je sais où je t'emmène!]
Et donc, j'ai reçu aussi pléthore de petits mots tous plus chous les uns que les autres, des petites phrases qui flattent l'Ego, qui donnent une poussière dans l’œil et qui te font encore plus regretter ton départ. 
Parmi ces petits mots, il y avait celui de S. 
En fait il y avait le brouillon de S, puis le mot finalisé. Ce dernier était le petit mot le plus chouette et élogieux qu'on ne m'avait jamais écrit. Tellement poétique qu'on aurait pu croire à une chanson de JJ Goldman. 
Au début j'ai cru qu'il se droguait.
Ensuite j'ai pensé qu'il avait quelque chose à me demander.
Je me suis dit qu'il était aveuglé par la tristesse de ne plus entendre ma voix nasillarde au bout du couloir. 
Puis j'ai pris le melon.
Car après tout, c'est pas tous les jours qu'on me dit que je suis "La Douceur Incarnée".
Mais c'était sans compter sur Marianne, ma soeur, avec qui je partageai quasi instantanément ce compliment qui m'a vite rappelé de descendre de 3 etages dans mon amour-propre. 
C'est simple, je crois que je ne l'ai jamais vue autant rire depuis que je la connais. (A part peut-être la fois où on avait mis du vernis à ongles sur les griffes du chien, et la fois où je suis restée coincée sur la tyrolienne du parcours d'accrobranche). 
C'est à dire que, bon, elle et moi avons une haute estime de moi-même, mais ce dont on est certaines , c'est que je ne suis absolument pas douce. 
Mises à part les personnes dont je m'occupe dans le cadre de mon boulot, je crois que je suis l'exacte opposée de quelqu'un de doux. 
Pour te donner un exemple, hier encore, j'ai traité ma collègue chérie de "Sa-ope", juste parce qu'elle a pris l'entâme de la bûche de chèvre. 
Non, non, même si ça me ferait plaisir de l'être, je ne suis pas la douceur incarnée. Je ne suis pas délicate. 
Tu visualises un chaton qui marche dans la neige? Bon ben ce n'est pas moi. 
Moi,
Quand il faut consoler, je vanne.
Quand je n'aime pas, je le dis.
Quand je veux charmer, je fais des blagues.
Quand j'ai tort, je m'agace.
Quand j'ai raison, je hurle.
Quand on me réveille, je grogne.
Quand on me vanne, je riposte.
Quand on me chatouille, je frappe.
Quand je suis en colère, je suis vulgaire.
Quand je suis en colère par texto, J’ÉCRIS EN MAJUSCULE.

Tu vois ce que je veux dire?
Voilà. C'est moi ça. 

Depuis, c'est devenu une vanne récurrente de la part de ma soeur. Elle le place toujours au bon moment, histoire de se foutre un peu plus de moi. 

Evidemment j'ai gardé ce petit mot écrit sur une feuille pourrie dans mon mausolée à gentilles choses. Je pense que toute ma vie cette locution "douceur incarnée" me fera penser à ce super premier boulot, et toute ma vie je rirai. 

Alors merci S. (Tu m'as dit que tu attendais un article. Le voici, il est entièrement pour toi)

Signé : Délicate Pauline

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